Comment maîtriser les photos de serpents et de reptiles

La photographie de serpents est une spécialité peu répandue au sein de la photographie animalière.

Et pour cause ! Leur approche à l’état sauvage est compliquée et hasardeuse, et certaines espèces s’avèrent particulièrement dangereuses.

Cette série d’articles ne traite pas de la photographie en studio et en terrarium d’individus captifs mais de la photographie de serpents sauvages dans leur milieu naturel.

Introduction à la prise de vue de serpents

 Je ne pouvais débuter ce nouveau blog que par un thème qui m’est cher et que je connais depuis de longues années, à savoir la photographie des reptiles et des amphibiens et en particulier la photographie de serpents.

Ceux qui me connaissent déjà le savent, l’herpétologie (étude des reptiles et des amphibiens) est une passion depuis ma plus tendre enfance et j’ai naturellement croisé ce monde avec celui de la photographie.

Avant de vous expliquer en long, en large et en travers comment réaliser des photographies de serpent, je me dois d’aborder la question essentielle, et en l’occurrence vitale, de la sécurité.

Je ne vais pas faire durer le suspense : la meilleure façon de ne pas se mettre en danger est d’éviter tout contact avec les serpents : ne les approchez pas, ne les capturez pas, évitez tout lieu susceptible d’en abriter !

Ah oui, mais vous, vous voulez les photographier c’est ça ?? Et pour cela vous êtes prêts à faire face aux plus redoutables d’entre eux ? Alors suivez le guide !

 

Connaître les serpents : espèces, comportements et milieux

Que vous approchiez un serpent par simple curiosité, pour tenter une identification, pour réaliser une photo ou par le plus grand des hasards, ces rencontres ne sont pas anodines et peuvent présenter un réel danger, surtout si vous voyagez dans la zone intertropicale.

Ceci semble être une lapalissade, mais la meilleure façon de les approcher en toute sécurité, c’est d’abord de les connaître (et de les reconnaître).

Il existe plus de 3000 espèces de serpents sur notre planète, dont environ 600 venimeuses et potentiellement dangereuses pour l’homme, à divers degrés.

6 millions de morsures seraient à déplorer chaque année, entrainant environ 150 000 décès, essentiellement en Asie et en Afrique. Des chiffres qui peuvent faire froid dans le dos, mais qui sont à contextualiser : la majorité des morsures a lieu en zone rurale de pays pauvres lors d’activités agricoles et les décès sont souvent liés à une carence en ressources sanitaires (isolement, pauvreté, pas d’accès au sérum ou à un service de réanimation, manque de formation des médecins) .

 

Les serpents se rencontrent sur tous les continents, excepté l’antarctique, mais sont absents de nombreuses îles et à partir de 4900 m d’altitude (et dans la plupart des milieux urbains)

Vous êtes donc susceptibles de rencontrer nos amis ophidiens un peu partout sur notre planète…

 

Comment sont classés les serpents ?

Les serpents (ou ophidiens) sont classés en 17 familles.

Seulement deux familles sont représentées en France : les Colubridae (couleuvres) et les Viperidae ( vipères). Mais dès que vous quittez nos frontières, vous êtes susceptibles de rencontrer deux autres grandes familles de serpents très connues : les Boïdae (boas et pythons) et les Elapidae (cobras, mambas, serpents corail, etc …).

Ces quatre familles regroupent à elles seules plus de 2000 espèces sur les 3000 identifiées actuellement, dont plus de 1400 pour les seuls colubridaes.

4 familles comptent des espèces venimeuses : les viperidae, les elapidae, les atractaspididae et les colubridae (oui, oui, il existe de nombreuses couleuvres venimeuses, nous y reviendrons).

En France, on recense 12 espèces de serpents : 8 couleuvres et 4 vipères.

comment photographier serpents et reptiles-2

Exemple de Boidae : le superbe boa canin en Amérique tropicale. Les Boidae sont dépourvus de venin mais leurs dents très longues, notamment chez les espèces arboricoles, peuvent infliger des morsures douloureuses. Ils tuent leurs proies par constriction. Ne vous approchez pas des très gros spécimens qui dépassent 4 ou 5 mètres.

S’il est important de connaître les différentes espèces susceptibles d’être rencontrées pour pouvoir les photographier sans danger, il est également important de se documenter sur leurs milieux de prédilection et leur comportement.

De nombreuses espèces sont inféodées à des milieux spécifiques ce qui apporte une aide supplémentaire à l’identification : un serpent fouisseur ne se rencontrera pas dans un arbuste et un serpent strictement diurne ne sera pas actif en pleine nuit.

De plus, si la plupart des espèces privilégient la fuite lors d’une rencontre, certaines optent pour une immobilité totale, plus rarement font face ou ont un comportement spécifique.

 

Où se documenter sur les serpents ?

La première étape avant de photographier les serpents en toute sécurité est donc de vous documenter. Mieux vous connaitrez le sujet et plus écarterez le risque de commettre des erreurs potentiellement fatales.

Il existe de nombreux ouvrages d’identifications, très complets, agrémentés de photographies ou de dessins, de clefs d’identification et de nombreuses informations (comportement, alimentation, reproduction, etc…). Une petite recherche sur Amazon et le tour est joué.

Je vous recommande par exemple la dernière édition du guide Delachaux des amphibiens et reptiles de France et d’Europe.

Les Éditions de l’IRD publient des ouvrages francophones très sérieux et complets sur les reptiles et amphibiens de plusieurs régions du monde, mais de nombreux ouvrages sur les serpents à l’étranger sont en anglais : ne soyez pas rebuté si vous n’êtes pas un anglophone chevronné, les termes utilisés sont souvent proches et facilement compréhensibles.

En France, la SHF ( Société Herpétologique de France) est une source importante d’informations fiables et propose de nombreux stages et sorties.

Sur Facebook, vous trouverez des groupes en relations avec l’herpétologie. Attention, certaines personnes sont très sérieuses mais tout le monde se sent obligé d’affirmer n’importe quoi, même lorsqu’il n’a aucune connaissance. Les informations que vous trouverez doivent être prises avec des pincettes et vérifiées.

J’évite les groupes de terrariophilie qui par définition concernent des animaux captifs et non des animaux dans leur milieu naturel.

Pour votre propre sécurité, prenez toutes les informations que vous trouvez, et notamment sur internet, avec la plus grande circonspection, surtout en ce qui concerne les serpents venimeux.

 

Comment reconnaître un serpent dangereux et un serpent inoffensif ?

En France et à l’étranger les règles changent…

Le premier élément à connaître pour photographier des serpents en toute sécurité est de savoir distinguer un serpent dangereux d’un serpent inoffensif.

Nous allons nous attarder sur quelques méthode permettant de les distinguer et pour vous rassurer, dites vous bien que tous les serpents venimeux ne sont dangereux.

En France métropolitaine, il est d’usage de distinguer couleuvres et vipères sur des caractères morphologiques spécifiques aux espèces françaises de ces deux familles résumées dans le tableau ci-dessous :

Couleuvres vipères
Pupille ronde Pupille verticale
Queue longue et effilée Queue courte
Tête ovale Tête triangulaire
Grandes écailles céphaliques* Petites écailles céphaliques*

*On appelle « écailles céphaliques » les écailles situées sur la tête.

Cette méthode pour reconnaître une couleuvre d’une vipère fonctionne en France métropolitaine mais est-elle universelle ?

En regardant les photos ci-dessous, vous allez immédiatement comprendre que non !

comment photographier serpents et reptiles-couleuvre-africaine

De grandes écailles sur la tête mais une pupille verticale… ça ne rentre pas dans notre tableau ! Il s’agit d’une couleuvre africaine inoffensive (Lamprophis lineatus

 

comment photographier serpents et reptiles-boa arc en ciel

De petites écailles céphaliques, une pupille verticale, ce doit être une vipère… et bien non !! Il s’agit d’un Boa arc-en-ciel qui comme vous le voyez porte très bien son nom ! Il a les dents longues et se montre enclin à mordre mais reste parfaitement inoffensif et non venimeux

 

comment photographier serpents et reptiles-atractaspis

Un œil rond, de grandes écailles sur la tête, cette fois c’est sûr c’est une couleuvre ! Encore perdu !! il s’agit d’un Atractaspis potentiellement très dangereux rencontré en Afrique de l’Ouest.

 

comment photographier serpents et reptiles-mamba vert

Une belle pupille ronde, de grandes écailles sur la tête, un longue silhouette…. Non, non, non, ce n’est pas une couleuvre !! il s’agit du redoutable mamba vert présent en Afrique tropicale !

 

Vous le constatez vous-même, cette méthode présente plusieurs inconvénients qui sont  rédhibitoires :

  • D’une part, elle ne fonctionne qu’en France métropolitaine et il ne faut absolument pas vous fier à cette méthodologie dès lors que vous voyagez. Il est impératif d’en avoir conscience. Cette méthode n’est pas universelle et il serait dangereux de le croire. Je vous recommande de ne pas en tenir compte, même en France.
  • D’autre part, elle ne tient pas compte du comportement de certaines espèces telles que la couleuvre vipérine ou la couleuvre à collier, toutes les deux inoffensives, mais capables en cas de besoin, de déformer leur tête pour adopter une forme triangulaire rappelant celle des vipères.
  • Enfin, elle ne tient pas compte de la présence dans le sud de la France d’une espèce de couleuvre venimeuse, la couleuvre de Montpellier.

Je vous rassure tout de suite, cette couleuvre qui peut atteindre deux mètres et se montrer impressionnante n’est pas dangereuse pour l’homme. Il s’agit d’une couleuvre opisthoglyphe dont les crochets à venins sont situés en arrière de la gueule.

Même en cas de morsure, l’envenimation n’est pas systématique.

Je ne connais aucun cas d’envenimation en dehors de morsures liées à une manipulation volontaire et maladroite. Et dans ces cas, l’envenimation s’est toujours avérée bénigne.

comment photographier serpents et reptiles-opysthoglyphe

La couleuvre de Montpellier ( Malpollon monspessulanus). Ici une femelle est opysthoglyphe mais sans danger pour l’homme. Elle règne en maître sur le pourtour méditerranéen. Lac du Salagou, France

En ce qui concerne les espèces françaises, je vous recommande simplement de bien vous documenter sur les douze espèces présentes et d’apprendre à les identifier du premier coup d’œil.

C’est relativement simple et ludique.

Vous trouverez de nombreuses informations sur internet mais je vous recommande l’achat d’un guide d’identification papier, garant d’informations fiables et documentées.

Les plus paresseux pourront se contenter de connaître les 4 espèces de vipères françaises dont les caractéristiques sont proches et de savoir les distinguer de la couleuvre vipérine, seule couleuvre en France vraiment ressemblante à une vipère.

 

Comment, alors, différencier un serpent venimeux d’un serpent non venimeux ?

Et bien tout dépend du lieu où vous vous trouvez !

En France métropolitaine, nous l’avons vu, les douze espèces sont facilement mémorisables et identifiables.

Mais si vous faîtes un petit tour en Guyane, en Afrique du sud ou en Australie comment identifier les espèces dangereuses ?

Pour commencer, plongez-vous dans un guide des espèces présentes dans le pays ou la région visitée.

Repérez les différentes familles de serpents présentes comportant des espèces venimeuses : Viperidae, Elapidae, Atractaspididae et Colubridae.

 

Les Atractaspidae

Ils sont une famille de serpents fouisseurs et généralement nocturnes qui se rencontre exclusivement en Afrique et au Proche Orient.

Leur gueule est petite mais certaines espèces sont dotées d’un venin absolument redoutable.

Les envenimations ont souvent lieu lors de manipulations : il effectue un mouvement de mâchoire latéral et fait sortir ses longs crochets venimeux sur le coté, qui piquent le doigt qui le maintient derrière la tête.

Il faut absolument éviter de manipuler ces serpents, très dangereux, et au demeurant discrets, calmes et placides lorsqu’on les laisse tranquille.

comment photographier serpents et reptiles-atractaspis-2

Exemple d’Atractapididae : Atractaspis sp. En Afrique de l’ouest

Les Viperidae

Certainement les plus facilement reconnaissables. Ils se divisent en deux sous-familles, les viperinae en Europe, en Afrique et en Asie, et les crotalinae en Amérique et en Asie. Ils sont absents de l’Australie et comptent seulement 235 espèces.

Le nombre d’espèces limité permet de les mémoriser facilement par région.

Par exemple, l’Afrique occidentale et centrale  compte environ 450 espèces de serpents dont seulement 15 espèces de viperidae ; la Guyane Française abrite une centaine d’espèces dont seulement 6 viperidaes, tous de mœurs crépusculaires et nocturnes, et tous le sud de l’Afrique dénombre 150 espèces de serpents dont 15 espèces de viperidae.

Pour l’œil non aguerri, les viperidae peuvent être confondus avec certains boïdaes qui présentent des caractéristiques externes voisines. Mais l’expérience et la littérature vous permettront rapidement de les distinguer.

comment photographier serpents et reptiles-botrox-atrox

Exemple de Viperidae : le Botrox atrox en Amérique du Sud

 

Les Elapidae

Ils sont plus difficiles à distinguer des colubridae. Ils présentent une silhouette voisine, une pupille ronde, de grandes écailles sur la tête, bref, au premier coup d’œil, ils ressemblent comme deux gouttes d’eau à une couleuvre ! Et pourtant, tous les elapidaes sont potentiellement mortels.

Cette famille comporte à peine 300 espèces, et donc, comme pour les viperidae, il suffit de les mémoriser par région.

Pour reprendre les mêmes exemples que ci-dessus, on rencontre seulement 15 espèces dans toute l’Afrique occidentale et centrale ( dont les célèbres mambas et cobras) 6 espèces en Guyane Française ( tous des « serpents corail ») et 16 espèces dans tout le sud de l’Afrique.

Leur patrie incontestée est l’Australie qui compte pas moins de 86 espèces. C’est la seule région du monde où le nombre d’espèces venimeuses dépasse celui des espèces non venimeuses.

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Exemple d’Elapidae : le serpent corail en Amérique. Saint Laurent du Maroni, Guyane Française.

 

Les Colubridae

La famille la plus importante chez les ophidiens avec près de 1500 espèces sont généralement non venimeux. Cependant, certaines espèces dites opysthoglyphes (nous y reviendrons juste après) sont susceptibles d’envenimation de gravité variable. Je vais prendre deux exemples pour illustrer le propos : la couleuvre de Montpellier, présente sur tout le pourtour méditerranéen est un grand serpent relativement fréquent, mais dont le venin ne menace pas la vie humaine, quand bien même une morsure reste désagréable et peut s’avérer douloureuse.

Le thelotornis, une fine et magnifique couleuvre arboricole d’Afrique, est quant à lui redoutable, et potentiellement mortel en cas d’envenimation, de même que son cousin le boomslang. Ces deux dernières restent des exceptions parmi les colubridaes.

comment photographier serpents et reptiles-couleuvre echelon espagne

Exemple de Colubridae : la couleuvre à échelons en Europe, parfaitement inoffensive mais d’humeur inégale… Busot, Espagne.

Les quatre genres les plus dangereux parmi les couleuvres opystholglyphes sont les Dispholidus (genre monospécifique) et les Thelotornis (2 espèces) en Afrique ainsi que les Rhabdophis (19 espèces) en Asie et les Boiga en Asie et en Australie. Les autres genres de couleuvres venimeuses sont, selon les connaissances actuelles, peu dangereuses.

La prudence reste donc de mise avec les colubridaes, mais sachez identifier les quelques espèces susceptibles d’être dangereuses.

comment photographier serpents et reptiles-couleuvre africaine

Thelotornis kirtlandii, une couleuvre africaine opysthoglyphe potentiellement redoutable. Côte d’ivoire.

 

Nous l’avons vu dans les exemples précédents, les serpents venimeux sont largement minoritaires ( excepté en Australie). De cet état de fait il faut tirer partie.

Apprenez d’abord à bien connaître les serpents venimeux et potentiellement dangereux. Peu importe que vous ne sachiez pas distinguer telle couleuvre de telle autre du moment que vous savez reconnaître un Boomslang  et un Thelotornis; peu importe que vous confondiez une coronelle lisse avec une coronelle girondine du moment que vous savez les distinguer d’une vipère.

Ainsi, vous pourrez par la suite élargir et approfondir vos connaissances mais vous minimiserez d’emblée le risque d’adopter un comportement non approprié face à un serpent venimeux, faute d’une bonne identification.

Dans tous les cas, ne tentez pas de capturer ou de saisir un serpent si vous n’êtes pas certain à 100% qu’il est sans danger.

En cas de doute considérez toujours un serpent comme venimeux et dangereux.

De plus, de nombreuses espèces, même inoffensives, n’apprécient pas qu’on les capture ou qu’on les manipule et elles vous le montrent. Elles peuvent infliger des morsures douloureuses et profondes pour les plus grands spécimens.

Identifier et photographier un serpent ne vous autorise pas à le perturber. Observez-le à distance si il n’a pas fuit, respectez le comme n’importe quel autre animal sauvage.

Je vous rappelle que l’objet de cet article n’est pas comment capturer un serpent en toute sécurité mais comment photographier un serpent en toute sécurité. A moins que vous ne soyez un spécialiste expérimenté évitez donc toute manipulation, pour votre sécurité, celle de vos accompagnants et celle des serpents eux-mêmes qui peuvent se blesser.

Vous l’avez compris, il n’y a pas de recette miracle, il faut se familiariser avec les espèces susceptibles de se rencontrer là où vous vous situez.

 

Quels sont les points clefs essentiels à observer et photographier pour identifier un serpent ?

Si vous n’êtes pas un habitué des rencontres reptiliennes, vous vous dites sans doute que rien ne ressemble plus à un serpent qu’un autre serpent…

Voici les informations que vous devez recueillir et observer pour identifier ou faire identifier par un spécialiste la bête à écailles que vous avez rencontré :

  • Le lieu géographique, la date, et l’heure
  • Le milieu ( dans l’eau d’une rivière, sur une branche d’arbre à 2 mètres de hauteur, lové au pied d’un buisson, sous une pierre, etc…)
  • Son allure générale ( trapu, élancé, )
  • Sa couleur et sa robe ( unie, avec des motifs telles que bandes, ocelles losanges, etc)
  • Son comportement ( fuyant, immobile, faisant face, indifférent, etc)

Si vous pouvez faire des photographies d’identification, essayez de prendre la tête en photo sous plusieurs angles ( écailles céphaliques).

Chaque espèce possède une écaillure unique et la tête apporte énormément d’informations en plus de la forme de la pupille. Une photo de la tête suffit a reconnaître immédiatement à quelle famille de serpent il appartient.

Pour les espèces très ressemblantes, la seule façon de les distinguer est de détailler le nombre, la forme et le positionnement de l’ensemble des écailles ( céphaliques, dorsales et ventrales) ce qui implique de capturer le spécimen.

Lorsque vous vous procurerez un ouvrage sur les serpents de telle ou telle région du monde, assurez-vous que celui dispose de clefs d’identification. Elles consistent en une succession de caractères distinctifs qui vous guident pas à pas à la bonne espèce.

Extrait des clefs d’identification  que vous rencontrerez dans l’excellent ouvrage du Docteur Jean-Philippe Chippaux, Les Serpents d’Afrique occidentale et centrale, aux Éditions non moins passionnantes de l’IRD :

  1. Écaillure céphalique composée de petites écailles………………………….…………Viperidae

Écaillure céphalique composée de grandes plaques……………………………………….………5

 

  1. Pas de dent individualisée à l’avant du maxillaire……………………..………………Colubridae

Présence d’une dent individualisée nettement plus importante que les suivantes placée à l’avant du maxillaire…………………………………………………………………………………….6

 

  1. Crochet fixe en avant du maxillaire………………………………………… ……………..Elapidae

Crochet long et mobile sagittalement………………………………………………………Viperidae

 

Anatomie de l’appareil venimeux des serpents.

L’appareil venimeux des serpents varie selon les familles et les espèces.

L’envenimation s’effectue par morsure à l’aide de dents modifiées afin d’injecter le venin.

comment photographier serpents et reptiles-serpent-venimeux

Le maître de la brousse (Lachesis muta), le plus grand serpent venimeux du continent américain, est un solénoglyphe dont les crochets atteignent une taille impressionnante.

L’appareil venimeux à la pointe de l’évolution se rencontre chez les Viperidae. Il est constitué de deux crochets venimeux rétractiles à l’avant de la mâchoire supérieure. Ce sont des serpents solénoglyphes.

En cas de morsure, l’envenimation est très probable.

La vipère du Gabon, une grosse vipère tropicale africaine, possède les plus longs crochets venimeux du monde avec une longueur pouvant atteindre 5cm.

Les Viperidae se divisent en deux sous-famille : les Viperinae en Europe, en Asie et en Arifque et les crotalinae, en Asie et en Amérique.

Les crotalinae présentent une évolution supplémentaire. Ils disposent de fossettes thermosensibles leur permettant de repérer n’importe quelle source de chaleur dans l’obscurité totale. Ces fossettes sont situées entre les yeux et les narines.

comment photographier serpents et reptiles-fossette apicale Botrox atrox

Détail de la fossette apicale chez le Botrox atrox

comment photographier serpents et reptiles-focettes labiales boa arc-en-ciel

Détail des focettes labiales chez le boa arc-en-ciel

 

Cette arme de chasse est redoutable d’efficacité et de précision puisqu’elle détecte des variations de température de trois millièmes de degré !

Certains Boïdae possèdent également des fossettes thermosensibles situées sur les écailles labiales.

Les Atraspididae du genre Atractaspis sont également solénoglyphes mais l’ouverture de la gueule n’est pas suffisante pour une morsure classique. Ils peuvent piquer la main qui les saisie. Ne les tenez jamais derrière la tête, c’est la morsure assurée.

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Le mamba vert ( Dendroaspis viridis) est proteroglyphe. On voit ici une double paire de crochets. En effet, ceux-ci se cassent régulièrement lors des morsures sur leurs proies et se renouvellent naturellement.

Les Elapidae se contentent de deux crochets fixes, souvent de plus petite taille, situés à l’avant de la mâchoire supérieure. On dit qu’ils sont protéroglyphes. Certains possèdent la capacité de propulser leur venin à plusieurs mètres de distance comme le cobra cracheur ( Naja nigricollis).

En cas de morsure, l’envenimation est très probable.

Chez les Colubridae, on distingue les couleuvres opysthoglyphes et les couleuvres aglyphes.

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Cet Oxybelis aeneus d’Amerique de sud est opysthoglyphe. Ses crochets sont en arrière de la machoire et à peine visibles. Route de Kaw, Guyane Française.

Les opysthoglyphes possèdent des crochets venimeux de dimensions variables et situés plus ou moins en arrière de la mâchoire supérieure. En cas de morsure, le contact avec les crochets est plus difficile que les vipères par exemple, et le venin est généralement sans conséquence grave sur l’homme.

Cependant, quelques espèces sont potentiellement très dangereuses d’une part en raison de leur venin très puissant, d’autre part en raison de la position très avant de la mâchoire des crochets venimeux et de leur capacité à ouvrir très largement la gueule.

Il s’agit des Boomslang et des Thelothornis africains évoqués tout à l’heure.

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Cette petite couleuvre sud américaine ( Leptophis ahaetulla), aussi impressionnante veuille-t-elle paraître est aglyphe. Elle ne possède pas de crochets venimeux.

Les couleuvres aglyphes sont dépourvues de crochets venimeux. Leur morsure peut s’avérer douloureuse mais sans  danger pour l’homme. Cependant, certaines espèces peuvent induire de petits œdèmes et rougeurs liés à la composition de leur salive.

Les Elapidae et les Viperidae restent donc les familles les plus dangereuses tant par leur morphologie que par l’action de leur venin, comme nous allons le voir à présent.défensive à l’encontre des prédateurs naturels.

FAMILLE DENTITION EXEMPLES D’ESPÈCES REPRÉSENTATIVES DANGER NB. D’ESPÈCES RÉPARTITION
BOIDAE AGLYPHES Anaconda, Boa constricteur, Python de sebae Pas de venin mais les gros spécimens peuvent infliger des morsures profondes 67 Cosmopolite
COLUBRIDAE AGLYPHES

 

Couleuvre vipérine, Coronelle lisse Non venimeux, inoffensif Environ 1500 Cosmopolite
OPYSTHOGLYPHES Couleuvre de Montpellier, Oxybelis, etc… Venimeux, danger variable selon les espèces mais généralement sans gravité
Boomslang ( Dispholidus tipus), Thelotornis, Rhabdophis et Boiga Venimeux et dangereux
VIPERIDAE SOLENOGLYPHES Vipère aspic, vipère du Gabon, Crotales, Bothrops, etc Venimeux et dangereux 235 Cosmopolite ( sauf Australie)
ELAPIDAE PROTEROGLYPHES Mambas, Cobras, Vipère de la mort australienne, serpents corail, serpents marins Venimeux et dangereux Environ 300 Afrique, Amérique, Asie, Asie, Australie
ATRACTASPIDIDAE

 

SOLENOGLYPHES (genre Atractaspis) Vipère fouisseuse Venimeux et dangereux 55 Afrique et Péninsule Arabique

 

Tableau ( non exhaustif) simplifié des principales familles de serpents

 

Quels sont les différents types de venin chez les serpents et leur action

Le venin des serpents a plusieurs fonctions :

prédatrice, pour immobiliser et tuer les proies

digestive : les enzymes commencent en effet à pré digérer la proie qui est avalée entière, jouant un rôle majeur dans ce processus.

défensive à l’encontre des prédateurs naturels.

comment photographier serpents et reptiles-vipere africaine

Cet Atheris chlorechis ( petite vipère arboricole africaine) vient de capturer un amphibien sous une pluie battante. Son venin lui sert à la fois à tuer sa proie qu’à débuter la digestion. Côte d’Ivoire.

Les venins de serpents sont des mélanges complexes de protéines dont la science n’a pas encore élucidé tous les secrets.

De façon schématique, ils sont essentiellement composés de protéines : les enzymes et les toxines.

On distingue 3 types d’actions :

  • les venins hémotoxiques, qui agissent sur le sang et entrainent notamment des troubles de la coagulation : caillots, hémorragie interne, externe, etc…
  • les venins neurotoxiques, qui agissent sur le système nerveux et peuvent entrainer la mort par arrêt respiratoire.
  • Les venins cytotoxiques qui s’attaquent directement aux cellules, provoquant une nécrose des tissus autour de la morsure, parfois doublée de déséquilibres ioniques importants dans l’organisme.

Les venins d’Elapidae ont souvent une dominante neurotoxique, alors que chez les Viperidae ils sont majoritairement hémotoxiques et cytotoxiques, mais certains venins combinent les différentes actions ce qui les rend d’autant plus redoutables.

 

Quelle est la conduite à tenir en cas d’envénimation par un serpent ?

Une morsure n’est pas systématiquement synonyme d’envénimation. D’une part, de nombreux serpents non vénimeux peuvent mordre, d’autre part un serpent venimeux peut mordre sans pour autant injecter de venin : ce sont des morsures à sec ou morsures blanches.

Dans tous les cas :

  • Rester calme (facile à dire, mais c’est important)
  • Appeler les secours, à défaut regagner un centre de soin le plus rapidement possible.
  • Repérer des signes locaux d’envenimation (douleur vive au point de morsure, trace de crochets venimeux, rougeur, œdème, chaleur)
  • Oter tout ce qui pourrait compresser le membre mordu car un œdème peut rapidement apparaître (bague, bracelet, montre, etc…)
  • En cas de transport ou dans l’attente des secours, placer la personne en position latérale de sécurité et immobiliser le membre atteint.
  • En cas de douleurs, donner uniquement du paracétamol (pas d’aspirine, pas d’anti inflammatoire)
  • Rassurer la personne et conserver autant que possible le contact avec elle.
  • Sans prendre de risque, mémoriser ou photographier le serpent incriminé pour identification par les secours.

 

Les conduites à bannir, qui ne feront qu’aggraver l’état de santé de la victime :

  • ne jamais sucer la plaie
  • Ne jamais inciser la plaie
  • Ne jamais poser de glace, de pommade ou d’alcool sur la plaie
  • Ne jamais faire de garrot, cela pourrait endommager le membre atteint irrémédiablement.
  • Ne jamais faire boire d’alcool à la victime
  • Ne pas lui donner de nourriture

Ceci étant, si vous ne cherchez pas à manipuler de serpents et que vous restez à distance raisonnable, il n’y a aucune raison de vous faire mordre…

 

Quel est l’équipement de sécurité nécessaire pour chercher et photographier les serpents ?

Si vous faîtes des photos de serpents, vous vous trouvez certainement dans l’une des deux situations suivantes :

  • Vous êtes un photographe et naturaliste en herbe et comme vous vous intéressez à toutes les bébêtes qui vous entourent, les serpents sont pour vous un sujet comme un autre sur lequel vous vous renseignez et que vous photographiez avec plaisir au hasard d’une rencontre ou d’un safari.
  • Vous voulez spécifiquement photographier les reptiles et les amphibiens et vous cherchez activement les serpents lors de vos sorties.

Dans ce deuxième cas de figure, vous devez être déjà renseigné sur les espèces susceptibles d’être photographiées, leurs milieux de prédilections, leurs mœurs, la meilleure saison pour les rencontrer, etc…

 

Chercher les serpents, et a fortiori les capturer, nécessite un équipement spécifique afin de pouvoir pratiquer cette activité en toute sécurité :

  • 1 paire de bottes robuste et montante. Pour ma part, j’utilise des bottes ergonomiques adaptées à la marche, en caoutchouc naturel et doublées de cuir pour résister en cas de morsure par un gros serpent venimeux que pouvez trouver ici.
  • Des vêtements amples et longs qui protègent le corps des petites agressions extérieures
  • Une lampe torche à batterie puissante pour les sorties nocturnes avec une seconde batterie, ainsi qu’une lampe frontale rechargeable en usb qui vous permettra de garder les mains libres.
  • 1 crochet à serpent en métal robuste d’environ un mètre ( tel que celui-ci par exemple).
  • des sacs à serpent en coton de différentes dimensions dans l’hypothèse d’une capture, fabriqués maison mais que vous pouvez également acheter dans le commerce.
  • une paire de lunettes de protection sur l’aire de répartition des différents cobras cracheurs.
  • Un moyen de communication pour appeler les secours ( téléphone, radio,…)
  • de la patience, beaucoup beaucoup de patience…

En France, la capture, la manipulation et le transport des serpents sont strictement interdits.

A l’étranger, il vous appartient de vous renseigner préalablement de la législation en vigueur dans la région visitée.

Dans tous les cas, évitez de capturer les serpents, c’est un geste invasif et perturbant à leur égard.

Certaines espèces sont très farouches et difficiles à observer et presque impossible à photographier.

Si vous êtes tenté de capturer un serpent, faites attention de ne pas le blesser et de le maintenir dans de bonnes conditions en attendant la séance photo qui aura lieu dans les meilleurs délais.

 

Le fameux «sac à serpent »

Un sac en tissu de coton blanc résistant est tout indiqué en cas de capture pour contenir le serpent car il lui évite un stress visuel et il ne peut pas se blesser.

 

Comment fermer un sac à serpent ?

Vous devez fermer le sac à l’aide d’un lien solide en utilisant une technique spéciale pour que le serpent ne puisse pas s’échapper :

sac a serpent artisanal

Petit sac à serpent de fabrication maison, en coton clair  et résistant, muni d’un lacet de fermeture.

 

sac a serpents artisanal fermé

Fermer le sac à l’aide d’un nœud plat bien serré.

 

sac pour attraper serpent

Replier le haut du sac en U et refaire un nœud double bien serré. Ainsi le serpent ne pourra pas s’échapper accidentellement.

 

sac a serpent

Détail du nœud final.

 

sac a serpents

Détail des triples coutures de sécurité.

 

Utilisez un sac par spécimen et de dimensions adaptées.

Faites attention à maintenir le sac à l’ombre et à ne pas poser d’objet lourd qui pourrait écraser ou blesser son occupant.

Je n’aborderai pas ici les techniques de capture et de mise en sac des serpents venimeux car ce n’est pas l’objet de cet article mais retenez que les sacs à serpent en tissu sont dangereux pour le photographe-herpétologue.

Un serpent venimeux peut mordre à travers la toile du sac., et ce d’autant plus facilement que certaines espèces sont dotées de fossettes sensorielles qui détectent la chaleur et leur permettent de vous voir à travers le tissu.

N’entrez jamais en contact avec la toile en dessous du noeud(sac le long de la cuisse quand on marche, ou dans une poche de vêtement à proscrire,  et manipulez le sac au dessus du nœud de fermeture.

Relâchez impérativement le serpent sur son lieu de capture.

Ne le déplacez pas ! La seule exception étant la capture d’un serpent dangereux dans des lieux extrêmement fréquentés.

Il m’est par exemple arrivé d’être appelé par de petits éleveurs en Afrique lorsqu’un cobra cracheur venait piller leur poulailler. Dans ce cas, bien évidemment, je déplace l’intrus ainsi capturé pour limiter le risque d’une nouvelle rencontre et j’encourage vivement l’éleveur à me contacter plutôt que de tuer le serpent si la situation se représente.

Ne prenez aucun risque lors des captures et lors des manipulations. Une photo de serpent ne vaut pas votre vie.

 

8 règles de sécurité pour approcher et photographier les serpents :

  • Règle n°1 : Restez toujours prudent

Gardez à l’esprit que ce sont des animaux sauvages aux réactions imprévisiblesUn serpent placide peut très vite devenir irascible. Ne sous-estimez pas non plus la variabilité de comportement au sein d’une même espèce : certains spécimens peuvent se montrer dociles et d’autres plus nerveux.

  • Règle n°2 : Ne capturez aucun serpent en France. C’est interdit par la loi.
  • Règle n°3 : Privilégiez toujours les photos in situ, sans capture.

C’est plus difficile mais aussi plus valorisant.

  • Règle n°4 : Lors des prises de vue, conservez toujours une distance de sécurité importante supérieure à la longueur totale du serpent. Certains serpents ont une détente surprenante et pourraient saisir un doigt sur le déclencheur. Lovés sur eux –même, leur longueur réelle peut être largement sous-estimée !
  • Règle n°5 : Ne capturez pas de serpent si vous êtes seul. Soyez toujours accompagné d’un autre adulte susceptible de vous porter secours et d’alerter les secours.
  • Règle n°6 : Ne capturez pas de serpent sans avoir préalablement déterminé s’il est venimeux ou non
  • Règle n°7 : Ne vous approchez pas et ne capturez pas de serpent venimeux si vous n’avez pas déjà une solide expérience en la matière
  • Règle n°8 : Ne blessez pas de serpent pour le capturer et ne prélevez pas d’animaux pour les réduire à la captivité.

Ne les déplacez pas et dans le cas d’une capture relâchez les exactement au même endroit.

N’abîmez pas leur milieu naturel. Si vous retournez des pierres, remettez les à leur place en veillant à ne pas écraser d’autres animaux ( rongeurs, insectes, araignées, etc…).

Soyez éco-responsables et ramassez vos déchets et ceux des autres lors de vos prospections.

comment photographier serpents et reptiles-remise en liberte cobra

Séance photo lors de la remise en liberté d’un cobra cracheur ( Naja nigricollis) qui pillait un poulailler. Côte d’Ivoire. Notez les éléments de sécurité : bottes montantes, lunettes de protection, distance du sujet. Le 70-200 est ici couplé avec un multiplicateur x1.4 pour conserver une distance de sécurité convenable.

 

comment photographier serpents et reptiles-cobra cracheur

Naja nigricollis ( cobra cracheur). Photo réalisée lors de la scéance ci-dessus.

 

Comment s’équiper pour photographier les serpents en toute sécurité ?

Outre l’équipement énuméré plus haut, voici l’équipement photo que je recommande :

  • 1 boitier reflex plein format ou aps-c.
  • 1 objectif macro de focale égale ou supérieure à 100mm.

Les téléobjectifs macro de 150mm ou 200mm apportent confort et sécurité en permettant de rester plus éloigné de votre sujet. C’est très utile en photographie in situ et face à des serpents venimeux.  Un système de stabilisation apporte un confort supplémentaire

  • 1 téléobjectif stabilisé d’une focale supérieure à 300mm pour les espèces farouches ou dangereuses. Bien entendu, plus votre objectif sera lumineux, plus le résultat sera esthétique.
  • Un multiplicateur de focale4
  • 1 ou 2 flashs déportés pour les photographies nocturnes

comment photographier serpents et reptiles-vipere heurtante

Vipère heurtante ( Bitis arietans) en close up à l’aide d’un téléobjectif de 600mm. Région du Cap, Afrique du sud.

 

comment photographier serpents et reptiles au grand angle

Les prises de vue au grand angle permettent de restituer le sujet dans son milieu…
et de proposer des perspectives plus impressionnantes, mais attention vous ne respectez plus les distances de sécurité. Assurez-vous que vous ne vous mettez pas en danger ! Phylodrias viridissima, Guyane Française.

 

Ce que j’emmène rarement :

  • le trépied : encombrant et lourd lors des randonnées, il n’est pas pratique pour photographier les serpents in situ qui demandent la plus grande discrétion. Les progrès des capteurs de dernière génération des réflexes numériques et les systèmes de stabilisation font des miracles !

 

A bannir :

  • le gaffer et sparadraps en tout genre !! Certains « photographes » fixent le serpent à un support ( une branche par exemple) en scotchant sa queue. Cette méthode, totalement irrespectueuse et susceptible de blesser gravement l’animal va à l’encontre de toute éthique de photographe naturaliste.
  • Le frigo… si, si…. Voici une autre méthode utilisée par des photographes peu scrupuleux ! les serpents étant des animaux exothermes, c’est à dire dont température interne varie en fonction de la température externe, un petit séjour dans le réfrigérateur calme immédiatement leurs ardeurs… Cette méthode est évidemment très dangereuse pour le serpent, qui subit alors plusieurs chocs thermiques successifs, et absolument indigne de tout photographe !

 

Conclusion

 La photographie de serpent n’est pas dénuée de risque. Elle ne s’improvise pas. Il est nécessaire de se documenter précisément sur les espèces que l’on souhaite rencontrer et s’armer de patience.

Vous vous apercevrez très vite que si tout le monde a toujours une anecdote plus ou moins crédible à raconter sur le sujet, il est très difficile de rencontrer ces animaux fort discrets. Certaines espèces font preuve d’un mimétisme remarquable.

comment photographier serpents-3

Exemple de mimétisme : le corps du redoutable Thelotornis kirtlandii se confond parfaitement avec la végétation dans laquelle il évolue.
Photo réalisée à 280mm ( zoom 70-200 + multiplicateur x1.4)

La plupart du temps, ils auront pris la fuite avant même que vous ne les ayez repérés.

Photographier les serpents demande de longues heures de marche, d’observation et de patience.

Si la capture provisoire de certaines espèces permet de réaliser des photographies impossibles autrement, elle demande aussi une grande connaissance et une grande expérience, et reste très dangereuse, y compris pour les personnes les plus aguerries à cette pratique. Évitez les captures autant que possible !

A présent, vous avez tous les éléments pour réaliser des photos en toute sécurité. La plus grande faille dans cette sécurité reste vous-même. Respectez les limites de vos connaissances et respectez les animaux que vous photographiez. Ce ne sera que du bonheur !

comment photographier serpents et reptiles-4


Les montagnes de la région de Capetown sont riches en herpétofaune. Attention où vous mettez les pieds : une vipère heurtante, parfaitement immobile, pourrait se dissimuler dans la végétation…saurez-vous la voir ?

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